On t’a dit d’élever ta vibration.
De chercher le haut. La lumière. La paix.
Et si je te disais que c’est une fuite ?
Que cette obsession à vouloir “s’élever” te coupe de la seule chose qui peut vraiment te guérir : toi.
Pas la version alignée, rayonnante, instagrammable.
Toi, dans ton ventre.
Toi, dans ta peur.
Toi, dans ta rage.
Toi, dans ta fatigue d’être forte.
Tu n’es pas venue ici pour devenir divine.
Tu l’es déjà.
Tu es venue pour l’incarner — et ça, ça demande de redescendre.
Dans le corps. Dans l’émotion. Dans l’ombre.
Dans la vérité de ce qui hurle en toi quand tout le monde t’applaudit pour ton calme.
Exemple réel :
Une femme me disait :
“Je ne comprends pas. Je me sens vide. Pourtant, je fais ce qu’il faut : je médite, je respire, je me calme dès que je sens que je pars trop loin. Mais à la fin… je me sens toujours coupée de moi.”
Alors je lui ai demandé :
“Ok. Quand tu es en colère, là, dans une vraie situation… tu fais quoi ?”
Elle m’a répondu, naturellement :
“Je respire. Je me recentre. Je me calme.
Et souvent… je me demande ce que ça dit de moi.
Pourquoi je ressens ça ? Qu’est-ce que ça vient réveiller en moi ? Quelle blessure je n’ai pas guérie ?”
Et c’est là, le piège subtil du chemin spirituel :
mentaliser l’émotion pour ne pas la vivre.
Elle ne fuit pas la colère par peur.
Elle la fuit par conscience.
Elle l’analyse. Elle veut la comprendre, la traduire, la gérer.
Mais ressentir… ce n’est pas comprendre.
Ce n’est pas chercher la cause. C’est se laisser traverser. Sans explication.
Oui, comprendre est utile.
Mais parfois, ça devient un autre masque.
Une autre façon de ne pas s’autoriser à brûler, hurler, ressentir, être touchée.
Ce que son corps demandait ?
Ce n’était pas une interprétation.
C’était un accueil. Brut. Direct. Vrai.
Redescendre, ce n’est pas régresser.
C’est reprendre contact avec ce que tu as appris à fuir : ta vulnérabilité, ta densité, ta noirceur, ton feu.
C’est là que tu redeviens vivante.
Et ça, c’est peut-être la forme la plus haute de spiritualité qui soit.




